Comment arrêter de fumer ?

Chaque année, en France, 750 000 personnes parviennent à arrêter de fumer (source : chu-toulouse.fr). Pour ces femmes et ces hommes, après des années de dépendance, enfin, la vie s'écrit sans tabac ni nicotine. Aujourd'hui, c'est plein de détermination que vous vous apprêtez à rejoindre leurs rangs.

Seulement voilà... vous ne savez pas comment arrêter de fumer. À chaque fois que vous y pensez, vous ne savez pas quelles méthodes pour arrêter de fumer vous ira le mieux. Substituts nicotiniques ? E-cigarette ? Médicaments ? Médecines douces ? Parce que l'arrêt du tabac peut prendre plusieurs formes, découvrez les meilleures solutions pour arrêter de fumer.

Les substituts nicotiniques

Ce qui rend le sevrage tabagique si difficile à endurer, c'est l'addiction à la nicotine. De formule C10H14N2, cette molécule est un alcaloïde qui agit directement sur le système nerveux central. Induisant un rapide sentiment de dépendance, c'est elle qui est à l'origine des manifestations physiologiques du manque. Dépression, stress, anxiété, difficultés à se concentrer et troubles du sommeil sont quelques-unes des répercussions liées au manque de nicotine.

Ce qui occasionne les rechutes du fumeur, ce n'est pas réellement l'envie de renouer avec le goût du tabac. C'est la sensation de manque qui découle de la privation abrupte de nicotine.

Pour arrêter de fumer, il est nécessaire d'apporter à l'organisme la nicotine dont il a besoin tout en supprimant le tabac. C'est pourquoi les chercheurs ont développé des substituts nicotiniques. Sous forme de patchs, de cigarette électronique ou de pouches, ces derniers aident le fumeur à se défaire progressivement de son addiction.

Les pouches

Substituts nicotiniques très récents, les pouches ont vu le jour en 2017 en Scandinavie. Se présentant sous la forme de sachets sans tabac, ils se placent sous la langue ou la lèvre inférieure. Dès que le pouche entre en contact avec les muqueuses, il libère de la nicotine durant 30 à 45 minutes.

Bien qu'apparus récemment, les pouches sont souvent listés comme comptant parmi les meilleures solutions pour arrêter de fumer. Cela est dû à plusieurs facteurs parmi lesquels :

  • entièrement en tissus, les pouches ne produisent que des déchets écologiques et recyclables ;

  • discrets, ils peuvent être pris dans le bus ou les espaces publics sans incommoder les autres personnes ;

  • personnalisables, ils peuvent avoir des arômes sucrés, fruités, salés, etc. ;

  • pas de substances cancérigènes ou susceptibles de provoquer des maladies.

Très efficaces, les nicopouches permettent d'augmenter les chances de réussite du sevrage tabagique de 60 à 80 %. Seule recommandation lors de leur usage : éviter de manger en même temps.

Exempts d'inconvénients, les pouches sont un substitut nicotinique qui convient à tous les fumeurs, indépendamment de leur âge ou de leur sexe.

Le patch nicotinique

Une fois collé sur la peau, ce timbre adhésif libère 1 mg de nicotine toutes les heures. De façon générale, c'est après 4 à 9 heures que la concentration est réellement maximale. En moyenne, la concentration de nicotine libérée représente 60 à 80 % de la nicotine ingérée quotidiennement par un fumeur.

À noter qu'il existe des patchs de 16 ou de 24 heures. Outre la durée, les variations peuvent aussi s'appliquer sur la teneur en nicotine présente dans les substituts nicotiniques. Au vu du grand nombre de paramètres à prendre en compte, il est recommandé de demander conseil à un pharmacien ou à un médecin spécialiste.

L'avantage du patch nicotinique est qu'il évite les symptômes liés au manque sur de longues durées. En parallèle, une fois sur la peau, il permet de mener des activités normales et même de prendre une douche.

Le souci, c'est qu'il n'est pas rare que ces patchs provoquent des réactions cutanées. Par ailleurs, les patchs nicotiniques ont tendance à provoquer des troubles du sommeil. Dans de très rares cas, d'autres symptômes apparaissent tels que les maux de tête, les nausées et la tachycardie.

La gomme à mâcher

La gomme à mâcher s'emploie généralement en complément d'autres méthodes pour arrêter de fumer. En effet, ce substitut nicotinique est surtout utile pour les envies brusques de fumer. Traitement ponctuel, elles ont l'avantage de limiter la prise de poids liée à l'arrêt du tabac. Et ce n'est pas tout...

Si les gommes à mâcher ont autant de succès, c'est aussi parce qu'elles soulagent rapidement les symptômes de sevrage. Dès que la gomme effleure la langue, l'irritabilité et les troubles disparaissent.

Néanmoins, il faut garder en tête que ces substituts nicotiniques ont quelques inconvénients. Par exemple, le sommeil peut être perturbé en fonction des saisons. De même, il n'est pas rare que la bouche soit irritée ou pâteuse en début de traitement. Attention aussi : si vous portez des prothèses, la gomme risque de s'y coller.

Si vous décidez d'arrêter de fumer uniquement grâce aux gommes à mâcher, il est recommandé d'en prendre huit à douze par jour. Au fur et à mesure que votre dépendance à la nicotine faiblit, diminuez l'apport quotidien.

Les comprimés à sucer

Ce substitut nicotinique est parfait pour les femmes enceintes ou allaitantes. Traitement à prendre sous contrôle médical, il diffuse de la nicotine sans que cette dernière ne se diffuse dans le sang.

Surtout, ne vous fiez pas à leur taille réduite, les comprimés à sucer renferment en moyenne 25 % de nicotine en plus qu'une gomme à mâcher. Ne nécessitant pas de mastication, ils ne collent pas non plus aux prothèses dentaires.

En dépit de leurs nombreux avantages, les comprimés à sucer sont souvent pointés du doigt pour deux raisons :

  • ils provoquent assez souvent des irritations locales au-niveau de la bouche (gorge sèche, toux, hoquet, acidité gastrique, etc.) ;

  • leur goût peut difficilement être décrit comme agréable.




Les inhalateurs et les sprays buccaux

Ces substituts nicotiniques partagent un avantage en commun avec les pouches : ils permettent de se débarrasser du geste de fumeur. Souvent recommandées en cas d'affections cutanées chroniques, ces aides au sevrage tabagique sont à utiliser avec parcimonie. En effet, ils provoquent des effets indésirables locaux (toux, gorge irritée, etc.) et disposent d'un faible niveau de substitution.

Les cigarettes électroniques

Depuis plusieurs années déjà, le fait de vapoter fait couler beaucoup d'encre dans la presse. Créée en 1963 par l'américain Herbert A. Gilbert, la cigarette électronique est de plus en plus utilisée par les fumeurs qui désirent arrêter.

Sur le plan moléculaire, sans être clean, les e-cigarettes renferment 95 % d'éléments nocifs que les bâtons de cigarettes standards. Étant donné qu'il n'y a pas de combustion, le goudron et le monoxyde de carbone à l'origine des cancers ne peuvent être créés.

Autre avantage : il est possible de réguler la concentration de nicotine. Ainsi, vous pourrez progressivement réduire votre dépendance à cet alcaloïde.

Le vrai problème avec les e-cigarettes, c'est que la gestuelle du fumeur demeure inchangée. En cas de manque ou dans les situations de stress, il aura toujours le réflexe de porter un bâton - même électrique - à ses lèvres. C'est pourquoi un an après, 80 % des personnes utilisent toujours l'e-cigarette. A contrario, seuls 20 % des utilisateurs de substituts nicotiniques utilisent encore ces articles (source : santemagazine.fr). Eh oui... Avec la vapoteuse, une fois libéré de l'addiction à la nicotine, le patient doit encore apprendre à se détacher de son bâton.

Il est important de préciser que le Haut conseil de la santé publique (HCSP) déconseille fortement la vape aux femmes enceintes.

Les traitements médicamenteux

En plus des méthodes pour arrêter de fumer précédemment citées, il est possible de recourir à des traitements médicamenteux. En France, deux comprimés sont fréquemment utilisés dans le cadre du sevrage tabagique : le Champix et le Zyban.

Le Champix

Commercialisée sous le nom de "Champix", la varénicline est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques du système nerveux central. Développé par le laboratoire Pfizer, ce médicament réduit immédiatement la sensation de manque. Plus efficace que le Zyban, il est prescrit aux fumeurs qui n'ont pas pu arrêter avec les substituts nicotiniques.



Attention cependant : étant donné qu'il s'agit d'un neurostimulateur très puissant, le Champix peut donner des nausées. Pour atténuer ce phénomène, il doit être pris avec une collation. De même, il est recommandé de ne pas le prendre en soirée pour éviter les troubles de l'endormissement.

Le Zyban

Aussi appelé Buproprion, le Zyban est principalement utilisé pour diminuer les envies irrésistibles de fumer. Même s'il est aussi vendu en tant qu'antidépresseur, son action dans ce sens est assez faible. De fait, il est moins efficace que la varénicline ou même que les substituts nicotiniques.

Avant de prendre le Zyban, il est nécessaire d'être informé de ses effets secondaires. Très souvent, les patients se plaignent d'insomnies et de troubles neurologiques. En parallèle, les molécules peuvent interagir avec d'autres médicaments tels que les antidépresseurs, les bêtabloquants, etc.

À la différence du Champix, ce médicament n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. C'est sans doute pourquoi il n'est prescrit qu'en dernier recours et uniquement à des fumeurs très dépendants.

Les médecines douces

Pour 87 % des français, les médecines douces représentent une alternative plus saine et tout aussi efficace que la médecine conventionnelle (source : journaldunet.com). Forcément, au moment d'arrêter de fumer, nombre d'entre eux vont regarder du côté des sciences alternatives. Parmi les meilleures solutions pour arrêter de fumer de façon naturelle, on retrouve l'hypnose, la méditation, l'acupuncture et la Programmation neurolinguistique (PNL).

NB : ces méthodes ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale (Sécu). Par ailleurs, jusqu'à présent, leur efficacité n'a pas pu être prouvée scientifiquement. 

L'hypnose

Au-travers de plusieurs séances d'hypnose, le praticien essaiera de supprimer les effets psychologiques du manque. À force de suggestions et de réécriture de l'empreinte mnémonique, il s'attèle à libérer le patient de l'emprise de la nicotine.

La méditation

La méditation permet d'améliorer les chances d'arrêter complètement le tabac en aidant à mieux gérer le stress. En effet, il est démontré que fumer est souvent un moyen de gérer l'anxiété ou la pression sociétale. En aidant le patient à mieux appréhender les moments difficiles, la méditation l'aide à arrêter graduellement de fumer.

L'acupuncture

Originaire de Chine, l'acupuncture est une science qui vise à soigner les maux du corps en améliorant la circulation de l'énergie vitale (ou chi). Encore une fois, il faut garder à l'esprit que son efficacité contre le tabagisme n'a pas été prouvé médicalement. Néanmoins, en déliant les nœuds de tension, l'acupuncture aide à aller mieux.

La programmation neurolinguistique

Outil de développement personnel, la Programmation neurolinguistique (ou PNL) vise à changer le schéma de pensée du patient. Via des exercices de suggestion et des séances de méditation, la PNL accompagne les fumeurs qui cherchent comment arrêter de fumer.

Chaque année, le tabac tue plus de huit millions de personnes (source : Organisation mondiale de la santé). Pour éviter de gonfler cette triste statistique, optez pour l'une des méthodes mentionnées plus haut. Si besoin est, combinez-en deux ou trois.